Moovis Architecte est une société d’architecture fondée en 2006 par Sébastien Puch. Située à Chaponost dans l’ouest lyonnais, l’agence se concentre essentiellement sur l’architecture de l’habiter sous différentes formes : logements collectifs, logements individuels, logements temporaires, formes mixtes, hôtellerie. L’agence intervient dans l’ouest lyonnais et le Grand Lyon.
Dans un monde en constante évolution, à la surabondance d’images et de virtualité, l’existence concrète du bâti « déjà-là » est la ressource fondatrice de notre production. Nous développons à l’agence une pratique de création et de conservation. La production de nos prédécesseurs est une base fertile au projet. Base à adapter aux modes de vies contemporains et futurs en recyclant, réutilisant et transformant le bâti existant. Pour habiter autrement, il nous faut « comprendre une situation préexistante »[1] et renouer avec l’histoire de l’architecture, sans la sacraliser ou la renier.
L’acte de construire implique aussi de ne pas construire, voire de déconstruire. Notre responsabilité de concepteurs – motivés par une architecture d’utilité publique[2] – nous invite à reprendre l’oxymore de Carlo Scarpa « Conserver, c’est transformer ». L’interprétation de cette formulation que nous voulons pour nos projets, est de faire progresser et évoluer le bâti, même s’il est parfois dysfonctionnel et obsolète[3], en luttant contre une démolition[4] systématique.
Considérant la conception d’un cadre de vie à habiter[5], d’un chez-soi, comme la maîtrise des différentes échelles d’un projet, nous étudions en complémentarité la décoration, l’aménagement et le dessin des extérieurs comme prolongements participants à l’architecture. Le projet architectural se manifeste par un système dont nous faisons la synthèse, qui s’incarne par une représentation graphique.
A l’image de notre patrimoine national qui s’est transmis et modifié dans l’Histoire, les existants sur lesquels nous intervenons étaient adaptés à un mode de vie antérieur, qu’il faut prendre comme source de potentiels. Reconstruire de nouvelles manières d’habiter implique de penser le projet dans la durée. Le résultat importera moins que les moyens[6] et le processus pour y parvenir, avec la possible de transmettre aux générations futures.
Rénover c’est une forme de création, utilisant l’existant pour raconter une nouvelle histoire à faire passer. Le projet architectural trouvera sa place entre tous ces éléments, dans une temporalité évolutive qui lui est propre.
[1] TAVARES, André, Préface, p.2 à p.7 dans QUINTON, Maryse, Habiter autrement, Éditions de La Martinière, 2021.
[2] Article 1er de la loi du 3 janvier 1977 : « l’architecture est une expression de la culture »
[3] Nous intervenons sur des pavillons des années 60 à 80, dits « plans Favier ». Ces existants, issus du même plan type sont un modèle dépassé de construction où l’habitat domestique était colonisé par la voiture et son besoin dévorant d’espaces (girations, stationnements dans le volume bâti, jardin déconnecté de la partie habitable).
[4] BORNE, Emmanuelle, entretien avec LECONTE, Christine, disponible sur (larchitecturedaujourdhui.fr/lordre-et-la-rehabilitation-entretien-avec-christine-leconte/).
[5] HEIDEGGER, Martin, « Bâtir habiter penser » dans Essais et conférences, Paris, Gallimard, 1958 : « Habiter est la manière dont les mortels sont sur Terre ».
[6] En tant qu’architecte, nous avons une obligation de moyens et non de résultats.